Sur l’avenue : encore un platane abattu

Un platane de trop ?!!!

Monsieur le Maire,

Ce 17 septembre, humeur et jour triste :

Sur l’avenue, encore un platane abattu.

Ce matin, devant tous les neuilléens qui partaient au travail,
les bûcherons de la ville ont découpé en rondelle un platane centenaire.
Les acrobates ont coupé la tête et sont descendus progressivement.
Ce soir, il n’y avait plus rien : vite fait bien fait mais un grand vide.
Comme un manque de nature et de vie : ses feuilles étaient encore vertes.
Ils ont laissé la souche : nous pouvons encore mesurer l’âge.
Autour, d’autres platanes ont déjà laissé la place à des barraques de chantier.
Non, il n’était pas malade et il ne gênait personne. Alors pour qui ? Pour quoi ?
Est ce que cela va s’arrêter ?
Une campagne de mesures de pollution est annoncée :
un camion s’est installé à côté de la souche avec des fils qui courent comme des perfusions.

C’est vrai, l’avenue est malade, elle est abandonnée : est ce l’assistance respiratoire en attendant son dernier souffle.
Fallait il couper l’arbre pour mesurer sa santé ? Vont ils en replanter ?

Sentiment de chaos, d’abandon. Tristesse : toujours plus de bitume et de béton.
L’avenue Charles de Gaulle se dégrade à toute vitesse. Le riverain n’a qu’à s’incliner.
Le piéton est ignoré : à lui de se frayer un chemin entre les obstacles et les voitures.
A la sortie du métro Sablons côté marché les barraques de chantier sont là depuis 3 ans juste en haut de l’escalier
et le chantier provisoire s’étale, fuit :
les voitures comme des sangsues se collent aux palissades entravant le passage aux piétons.
Plus de trottoir ; par où passer ? Quelqu’un peut il répondre ? Chut, séance publique lundi...
Un policier vient de temps en temps pour protéger les piétons traversant la contre-allée.
C’est vrai, c’est peut être moins pire que côté du Monoprix.

Génération sacrifiée, vous ne connaîtrez pas cette belle avenue qu’ont connu nos ancêtres.
Et on nous fait rêver de projets de tunnel ou d’aménagement
On en parle depuis 40 ans et tout est suspendu. Nos descendants verront peut-être.
Les comités chargé d’annoncer un grand projet sont là pour faire patienter.
D’ailleurs ces comités sont réservés : les riverains en sont exclus.
Si vous interrogez les autorités d’Etat, il ne vous répondent même pas.
C’en est fini des belles rangées de platanes de l’avenue.

Comble de l’absurde, en rentrant ce soir une voiture m’a demandé où se garer.
Mais je ne sais pas : il n’y a plus de places, Monsieur. Les voitures sont déjà partout.
Faites comme moi, prenez le métro et marchez, c’est bon pour la santé.
Mais n’écrasez pas la souche : il est déjà mort.

A Neuilly aujourd’hui la nature est triste.
Je ne suis sans doute pas le seul à ressentir tant d’amertume.
Mais pas de révolte, la résignation l’emporte.

Monsieur le Maire, dites nous que l’arbre a été coupé pour redonner vie à l’avenue.
Ce cadre de vie, c’est notre environnement : pourquoi l’abattre ?
Lundi prochain redonnez espoir : notre chemin matinal est malmené.

Comptant sur vous et une réponse d’espoir pour rétablir un peu de couleur aux Sablons.

Bien sincèrement .

Thierry HUBERT